La situation salariale des femmes cadres dans le secteur privé n’a pas évolué en 2018 alors que celle des hommes connaît une légère amélioration. Durant ces trois dernières années, la rémunération brute annuelle médiane des femmes cadres s’est stabilisée à 45 k€. Celle des hommes cadres, est passée de 50 k€ en 2016 à 52 k€ en 2018. Pour l’ensemble des cadres du privé, la hausse de la rémunération de 4 % observée au cours des deux dernières années est donc totalement imputable à la progression de la rémunération des hommes (qui représentent plus de 6 cadres du privé sur 10)*.
Ce sont dans les fonctions commercial/marketing, communication/création, direction d’entreprise, gestion/ finances/administration et production industrielle que les écarts de rémunération médiane entre femmes et hommes cadres sont, en 2018, plus importants (supérieurs ou égaux à 20 %)*.
Il est souvent avancé que les femmes oseraient moins demander des augmentations de salaire. Faux ! Une étude publiée en 2018 par la Harvard Business Review bat en brèche cette idée reçue : les femmes demandent autant que les hommes, mais obtiennent moins... Elles sont 15 % à recevoir une augmentation contre 20 % pour leurs homologues masculins. La différence résiderait dans la posture. Négocier son salaire pouvant s’apparenter à obtenir une faveur, nombre d’entre elles préfèrent ne pas insister afin de préserver leur relationnel avec une hiérarchie réticente.
Les entreprises seront légalement obligées d’ici cinq ans de développer la transparence. En 2022, les organisations de plus de 50 salariés présentant un écart "injustifié" de salaires seront ainsi sanctionnées d’une pénalité financière pouvant aller jusqu’à 1 % de leur masse salariale.
*Source : Apec, Baromètre 2019 de la rémunération des cadres