3 questions à Stephen Bunard
Mouvements corporels, expressions, occupation de l’espace, etc. Peut-on et doit-on contrôler la communication non verbale ?
95 % du langage corporel ne peuvent pas faire l’objet d’un contrôle conscient. Et personne n’est impénétrable. À quoi bon ? En plus, y penser crée une charge mentale. C’est surtout contre-productif : que veut cacher celui qui se contrôle ? Un bon recruteur a une approche authentique, non stratégique et fera tout pour être et mettre à l’aise.
De quelle manière le recruteur renvoie-t-il un message à travers la communication non verbale ?
Certains falsifient leurs gestes ou adoptent les comportements déstabilisants des années 1980 : faire tomber un stylo, faire exprès de se gratter, jouer la colère, etc. Guère subtil. S’il veut challenger le candidat, il faut le faire sur la base de ce que les gestes révèlent de lui. Comprendre qu’une bouche pincée, signifie que le candidat ne nous livre pas tout, par exemple.
Le principe qui consiste à adopter les mêmes gestes que ceux du candidat pour le mettre en confiance fonctionne-t-il ?
Oui car on “aime” ce qui nous ressemble, l’effet miroir crée du liant. Mais se synchroniser pompe de l’énergie au dam d’un regard analytique sur les gestes du candidat. Le risque est d’être dans une imitation forcée. Il faut être attentif à certains signes et rebondir par des questions pertinentes, cela va créer naturellement de la confiance. Le candidat perçoit qu’il est écouté, avec ce recruteur, plus qu’avec un autre.