Le transfert de compétences : une pratique à encadrer
Spontanément, les collaborateurs s’entraident, se forment et se conseillent les uns des autres. Mais il s’agit de pratiques non encadrées, non officielles, considérées comme de simples relations au travail davantage que comme de la formation en tant que telle.
Un “réflexe” que l’entreprise a pourtant tout intérêt à officialiser et encadrer, à la fois pour en optimiser les effets et pour en mesurer l’impact. Car le transfert de compétences présente de nombreux avantages : stimulation de la motivation et de l’engagement, acquisition plus rapide des compétences se traduisant par une productivité accrue, amélioration du travail d’équipe, rétention des talents aux postes clés, augmentation de la capacité à apprendre, à s’adapter au changement et à relever les challenges auxquels est confrontée l’entreprise, etc.
Encourager cette initiative, c’est aussi favoriser la création de liens, la communication et le sentiment d’appartenance à l’entreprise. “Cette passation permet de transmettre, à un coût moins élevé qu’une formation externe, des compétences sur mesure et des savoirs adaptés à la structure et au secteur de l’entreprise”, précise Marie-Andrée Joulain, consultante relations entreprises Apec, qui accompagne l’entreprise Fidel Fillaud. Cette PME nantaise, spécialisée dans l’emballage industriel, a ainsi officialisé sa mise en place auprès de ses nouvelles recrues Millennials notamment, pour la formation à certains outils informatiques.
Réussir le transfert de compétences
Une démarche officielle implique d’abord une communication dédiée, portée et incarnée au plus haut niveau de l’entreprise. Ses avantages doivent être expliqués de manière claire et pédagogique, afin de sensibiliser l’ensemble des collaborateurs. Parallèlement, un responsable officiel doit être nommé, pour jouer le rôle de chef d’orchestre et de référent sur le sujet.
L’étape suivante est d’identifier lespersonnes susceptibles de former en interne et de leur proposer un programme spécifique d’accompagnement - ressources, outils, méthodes, etc. - afin qu’elles puissent transmettre leurs compétences dans les meilleures conditions.
Chaque initiative doit ensuite faire l’objet d’un suivi et d’un retour sur expérience, afin de faire évoluer si nécessaire la démarche et d’en mesurer les impacts à l’échelle individuelle et collective.
Rapide à mettre en place, bien adaptée à la culture d’entreprise, peu risquée puisqu’elle ne fait que renforcer une pratique déjà existante et qui a fait ses preuves, etc., l’officialisation du transfert de compétences apparaît comme une option efficace pour les organisations qui souhaitent améliorer et enrichir leur offre de formation !