Entre travail et bien-être : les limites à ne pas franchir !

Entre travail et bien-être : les limites à ne pas franchir !

Publié le 25/10/2019

Salles de sport, conciergerie, pique-nique, afterwork, séminaire à l’étranger… Les initiatives se multiplient dans les entreprises pour que les collaborateurs se sentent “bien”. Au risque, parfois, de provoquer l’overdose… Quelles sont les limites à ne pas franchir ? Comment éviter de tomber dans une forme de tyrannie du bien-être ?

L’injonction au bienêtre : une réalité parfois oppressante.

Pour optimiser l’engagement des salariés, fidéliser les talents, ou encore améliorer leur marque employeur pour mieux recruter, les entreprises mettent en place différentes actions pour améliorer le bien-être de leurs collaborateurs. Mais les résultats sont parfois bien loin des effets attendus ! Certains collaborateurs ne se sentent pas en phase avec ces nouvelles mesures qui modifient leur relation à l’entreprise. Leur absence à ces événements, pourtant facultatifs, peut les exclure du reste des équipes et même leur être reprochée.

La bienveillance en entreprise peut également susciter un sentiment d’exaspération chez certains salariés qui y voient une forme de manipulation voire d’hypocrisie. Finalement, en dépit des bonnes intentions de la part de la direction, les collaborateurs peuvent se sentir oppressés et sur-sollicités, nourrir de la méfiance ou de l’indifférence face à ces démarches.

Pour Yves Clot, psychologue du travail : “Vouloir encadrer cette notion de bien-être, et donc en déposséder les salariés, c’est proposer une solution unique à des personnes qui ont des besoins et des perceptions différentes. Pire, c’est les enfermer dans une victimisation contre-productive.” 

 

Une règle d’or : un management à l’écoute !

Les managers et RH doivent avant toute chose se mettre à l’écoute de leurs équipes, afin de comprendre leurs attentes : de quoi ont-ils réellement besoin pour s’épanouir au travail ? Quelle est la fréquence des actions à mettre en place, pour améliorer leur bien-être sans devenir oppressant ?

Bien sûr, les réponses ne seront pas les mêmes selon les individus : le management devra tenir compte de cette diversité d’attentes et s’adapter aux différentes typologies de salariés, y compris ceux qui sont moins réceptifs aux nouveaux processus.

Pour Carlos Val des-Dapena, P-DG de Corporate Collaboration Resources et auteur d’un livre sur la performance et le travail d’équipe*, “une collaboration de qualité ne commence pas par des liens et de la confiance, mais par l’attention prêtée aux motivations individuelles”. 

 

60 % des collaborateurs attendent plus de reconnaissance et 23 % plus de relations avec le management.

Source : Sondage Opinion Way pour Privateaser et J’aime ma boîte, septembre 2017

 

Et si la clé de l’épanouissement en entreprise se trouvait… dans le travail ?

On associe souvent le bien-être en entreprise à des événements informels, des actions qui sortent du cadre professionnel. Or se sentir bien au travail, c’est avant tout se sentir bien dans son travail.

Toute réflexion sur l’épanouissement de ses collaborateurs exige de se poser les questions suivantes : mes salariés trouvent-ils·elles du sens dans la réalisation de leurs missions ? Leurs compétences sont-elles reconnues et valorisées ? Se sentent-ils encouragés et soutenus par leur management ? Ont-ils un sentiment d’appartenance vis-à-vis de leur entreprise ? Ce sont ces questions-là qui, plus que n’importe quel afterwork ou week-end de teambuilding, feront de vos collaborateurs des collaborateurs heureux ! 

 

*Lessons from Mars, How One Global Company Cracked the Code on High Performance Collaboration and Teamwork, Changemakers Books, 2018.
 

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